[FIC Terminée - Twinc] Regardes-moi - Chap 2
Chapitre 2 :
Remuage de méninges...
Faut croire que les vieilles habitudes restent ancrées...
Tome
replia son bras droit et le posa sur son visage de façon à
ne plus voir le plafond. Un profond soupire s'échappa de sa
bouche.
Ça allait bientôt faire 7 ans...
FLASH BACK
- Bill, Tom !!! Ça suffit maintenant ! Allez vous coucher !
Des éclats de rires parvinrent de la
salle de bain jusqu'au salon où la mère des jumeaux
poussa un soupire exaspéré avant de se résigner
à monter voir ce que faisait ses deux petits monstres.
Les
deux gamins en pyjama rigolaient en s'aspergeant d'eau, leur brosses
à dent à la bouche et du dentifrice plein les joues.
- Mais vous avez quel âge ?! S'écria leur mère en entrant.
Deux visages identiques se tournèrent vers elle. La seule différence résidait en leur longueur de cheveux, Tom les ayant déjà un peu plus long que son frère, même si pour l'instant il n'avait pas encore de dreads. Un même sourire malicieux apparu sur leurs lèvres.
- 11 ANS !!! Crièrent les jumeaux en cœur dans un nuage de postillons et de dentifrice.
Leur mère éclata de rire et sortit de la salle de bain, en leur lançant par-dessus son épaule :
- Et bien rincez-vous et au lit ! Il est tard...
Bill et Tom entreprirent de se rincer le plus vite possible la bouche avant de se mettre à courir en se bousculant dans le couloir menant à leur chambre, faisait visiblement la course. Bill arriva le premier et sauta sur son lit, lançant son petit poing en l'air en signe de victoire.
- Aha !!! Chuis le meilleur !
- Ouais bon ça va... ronchonna Tom vexé d'avoir perdu, en se laissant tomber sur le lit à coté de celui de son frère.
Leur mère passa la tête dans l'embrasure de la porte et leur souhaita bonne nuit. Les jumeaux se couchèrent et rejoignirent bientôt les bras de Morphée.
Il faisait chaud...beaucoup trop chaud...et humide aussi...l'impression d'étouffer...comme dans un étau...mais c'était pas vraiment désagréable...et puis cette chaleur...l'envahissant de plus en plus...sentiment d'oppression mais...en même temps...se sentait si bien...et puis ça montait...trop fort...fait mal...si agréable...pas envie que ça s'arrête...trop chaud...trop haut...
Bill se
réveilla tout d'un coup et s'assit brusquement dans son lit,
tremblant de tout ses membres, le corps en sueur, malgré la
fraîcheur de cette nuit de fin d'août, et ce truc collant
entre les jambes...
Un halètement venant de sa gauche lui
fit tourner la tête. Son frère lui aussi réveillé
se tenait assis tout raide dans son lit et le dévisageait le
regard affolé, ses mains crispées sur la couette que
l'enveloppait.
Ils se fixèrent un instant, le souffle court
et les yeux écarquillés, puis d'un seul homme il se
levèrent fébrilement s'arrachant de la chaleur de leurs
lits, et enlevèrent avec des gestes frénétiques
leurs pyjamas. Puis sans se concerter ils coururent tout les deux se
réfugier dans un coin de leur chambre où une cabane
faîtes de draps, de piles de livres, de jouets et de caisses se
dressait.
Blottis nus l'un contre l'autre, dans la chaleur d'une
vieille couverture dans leur refuge, les mots sortirent tout seul de
leurs bouches, s'emmêlant et se complétant.
- ...chaud...
- ...trop...
- ...chaud...
- ...humide aussi...
- ...ça faisait...
- ...un peu mal...
- ...oui...mais...
- ...pas désagréable...
- ...non, c'était...
- ...fort...
- ...bien...
- ...bon...
- ...
- ...j'ai peur...
- ...moi aussi...
Frissonnant les deux jumeaux s'endormirent l'un contre l'autre, protégés par leur refuge et les dernières brides d'innocence qui leur restaient de leur enfance.
Le lendemain quand leur beau père vint les réveiller et qu'il les trouva blottit l'un contre l'autre, recroquevillés nus sous la vieille couverture trop petite pour eux deux, des traces de larmes séchées sur la rondeur de leurs joues d'enfants, leurs pyjamas traînant par terre, encore humides de leurs premières émissions nocturnes, il sourit doucement. Et sans bruit il alla mettre les pyjamas de ses petits monstres dans la machine, avant de les réveiller en douceur pour leur expliquer quelques petites choses qu'ils étaient à présent assez grands pour savoir.
FIN DU FLASH BACK
Ce qu'il se passa ensuite, seuls les jumeaux le savaient. Si au début ils ne faisaient que se réfugier dans le lit l'un de l'autre quand ça ce reproduisait, bientôt ils se rendirent compte qu'ils n'avaient pas besoins d'attendre ces rêves troublants pour éprouver ce plaisir étrange et si nouveau. Et si les premières fois ils se contentaient de se rejoindre une fois le plaisir dissout dans leur corps, ils finirent rapidement par découvrir que c'était bien plus fort quand leurs mains se mêlaient sur leurs corps serrés l'un contre l'autre, et que leur souffles s'entremêlaient dans une tendresse encore enfantine.
Et cette agréable habitude s'installa.
Jusqu'au jour où
autre chose commença à les troubler de la même
façon. Les filles apparurent soudain sous un tout nouveau
jour, et d'un commun et silencieux accord les jumeaux cessèrent
ces visites dans le lit l'un de l'autre, d'ailleurs ils déménagèrent
et eurent enfin une chambre pour chacun d'eux.
Ils avaient 12 ans
et demi.
Cinq ans et cinq mois plus tard, une malheureuse perte d'équilibre et un regard brûlant avaient eu raison de ce silencieux accord, et les avaient fait plonger dans un abyme de sensations à la fois si familières et si nouvelles.
Tom soupira de nouveau. Le problème
c'était pas le fait que ce soit Bill, un mec et de surcroît
son frère jumeau, non, ce n'était pas ça. Le
problème c'était qu'il savait pas trop comment se
comporter.
Il avait toujours aimé son frère. Et bien
plus que l'amour fraternel que partageaient les autres frères,
et sœurs. Au début il avait cru que c'était le fait
qu'ils étaient jumeaux qui les avait rapproché, mais
quelque chose lui disait que c'était pas ça...
Bill c'était comme une part de lui-même, arrachée de force à la naissance...
Et il savait que Bill ressentait la même chose.
Et c'était vrai, Bill ressentait la même
chose. Mais Bill avait peur. Il n'avait pas peur du regard des
autres, Bill s'en foutait des autres. Non il avait peur parce qu'il
savait qu'il aimait trop fort. Beaucoup trop fort. Trop fort pour
qu'il puisse contenir tout cet amour, et même s'il savait que
Tom ressentait la même chose, il savait aussi que Tom était
tellement plus fort que lui. Lui pourrait le contenir cet amour, mais
lui Bill... le pourrait-il ?
Il ne voulait pas que tout repose
sur son frère, il se sentirait trop lâche si ça
arrivait...
Bill ruminait maussadement ses pensées, assis
sur le beau canapé en cuir de leur suite, regardant sans
vraiment y faire attention la nuit par la fenêtre.
Un cri
victorieux le sortit de ses pensées, et il tourna la tête
vers la table où Georg et Gustav jouaient aux cartes. Vu la
tête que tirait le bassiste, Gustav venait de gagner. Celui-ci
attrapa d'ailleurs joyeusement les deux piles de biscuits qui
trônaient sur la table entre les deux joueurs, un sourire
enfantin plaqué sur le visage. Georg l'observa quelques
instants pensivement avant de grogner en se laissant tomber en
arrière contre le dossier de sa chaise.
- J'en ai marre... c'est pas marrant de parier avec des biscuits...
- Afec quoi tu feux farier ? Lui demanda Gustav un biscuit entre les lèvres, avant d'interpeller Bill qui s'était levé et se dirigeait vers les chambres, Tu fas où Fill ? Ouflis fas qu'on a une féanfe photos dans moins d'une heure.
- Ouais ouais... je vais écouter de la musique dans ma chambre.
- Ah, ok.
Bill traversa rapidement le petit couloir qui menait à sa chambre et entra dans celle-ci avant de se laisser tomber sur son lit.
Il ne savait plus quoi penser, il se sentait tellement faible, et il détestait ça...
Il ne méritait pas l'amour de Tom...il ne le méritait pas...
A suivre.